LA SEXUALITÉ CHEZ LES JUNIORS : LES PRÉMICES DE L'AMOUR

Chez YESforLOV, nous aimons vous parler de sensualité, inventer de nouvelles histoires et réinventer votre sexualité à travers une palette de cosmétiques et d’accessoires élégants à l’érotisme exacerbé. Mais nous nous sommes aussi demandés si nous avions déjà pris le temps de repasser avec vous la source de notre travail, là où tout commence: les premières fois.

Pour faire suite à notre article sur la sexualité des seniors, nous avons décidé de vous (re)plonger dans les émois des débuts de votre vie sexuelle et amoureuse. De la première fois au premier amour en passant par le cap de la trentaine, cet article écrit par notre rédactrice Léa est le fruit de discussions, de réflexions et d’échanges avec ces amis et sa communauté. Nous espérons qu’il vous plaira.

LA PREMIÈRE FOIS, IMPORTANTE POUR LES UNS, BANALE POUR LES AUTRES

LA PREMIÈRE FOIS, IMPORTANTE POUR LES UNS, BANALE POUR LES AUTRES

Que votre première fois vienne avec votre première relation ou pas, c'est le point de passage obligatoire pour démarrer votre vie sexuelle. Selon nous (enfin... moi et les autres jeunes avec qui j'ai pu parler), il existe une forme d'aura autour de la première fois, des idées reçues comme quoi elle se passerait « normalement » dans un lit, avec son premier copain ou sa première copine. Cette étape serait presque sacralisée comme étant le moment où un individu découvre sa sexualité en commençant par les préliminaires avec les mains, la bouche puis la pénétration et finissant par une éjaculation. Pourtant, ce que j'ai remarqué en parlant avec ma communauté, c'est que peu importe l'orientation ou le genre, il existe non pas une, mais deux grandes catégories de personnes.

D'un côté, il y a les personnes pour qui la première fois est un réel acte d'amour qu'il faut réserver à LA BONNE PERSONNE, un peu comme l'idéal que l'on aurait. Mais d'un autre côté, il y a les personnes pour qui c'est une sorte de banalité, de formalité voire même un brouillon sans grande valeur à griffonner pour s'assurer d'être prêt(e) lorsque la première personne avec qui l'on aura réellement envie de faire l'amour viendra.

Peu importe votre position là-dedans, le principal (et on ne le répètera jamais assez), c'est que vous vous sentiez bien. À partir de ce moment, libre à vous de « consommer » votre première fois comme vous l'entendez : avec votre premier amour, avec un coup d'un soir, dans un lit ou dans une voiture, de jour ou de nuit. La réalité derrière ces clichés est que la première fois est rarement incroyable. Sans que l'on en garde forcément un mauvais souvenir, le premier acte est rarement un exploit. Et c'est normal ! Lorsque vous commencez un nouveau sport, vous êtes difficilement le meilleur dès votre premier cours, non ? L'inconnu joue une grande part dans cette performance médiocre, mais d'autres raisons viennent s'ajouter à cela : stress, méconnaissance, pollution par la pornographie et j'en passe...

J'ai comme cette impression que la société nous renvoie une image de la sexualité qui est conforme alors que chaque relation est unique. C'est selon nous cette conformité qui vient mettre une forme de pression sur la première fois : chacun a comme volonté d'être « performant ».

J'ai aussi pu remarquer que la première fois n'était pas toujours, si ce n'est rarement, une découverte totale de la sexualité. Les adolescents autour de moi ont souvent commencé par se masturber. Bien que cette pratique soit un peu plus rare chez les filles, la découverte du plaisir ne se fait pas en une seule fois. C'est d'ailleurs une pratique positive, car elle permet de mieux connaître son propre corps et de découvrir ce que l'on aime. Et donc ainsi de pouvoir le communiquer directement à son partenaire.

Avant de parler d'autre chose, il y a un point sur lequel j'aimerais que nous réfléchissions ensemble à l'idée qu'il existe une première fois. Qu'est-ce que signifie la première fois pour vous ? La première fois que vous vous retrouvez nu devant une personne avec qui vous avez envie de faire l'amour ? La première caresse intime ? La première pénétration ? Dans l'esprit de beaucoup de personnes, la première fois revient à la pénétration. Pour autant, il existe mille et une manières de faire l'amour, le réduire à un seul acte ne serait-ce pas un peu réducteur ?

Cette perspective s'aligne beaucoup avec les différents témoignages que j'ai pu recueillir auprès de mes amis dans la vingtaine. L'idée d'une première fois sacrée et conventionnelle est beaucoup remise en question depuis que les jeunes générations se soucient beaucoup plus des aspirations féministes. L'idée d'un rapport trop phallo-centré en séduit de moins en moins.


LA JEUNESSE S'ÉDUQUE ET PARLE DE SEXUALITÉ

L'avènement des réseaux sociaux va d'ailleurs dans le même sens.

Les comptes documentant la sexualité (notamment féminine) sont de plus en plus nombreux : @jemenbatsleclito, @jouissance.club, @gangduclito et j'en passe. Ces sites sont non seulement importants pour l'information qu'ils donnent, mais aussi pour le message qu'ils renvoient : celui de prendre sa sexualité en main. Beaucoup invitent les femmes à repenser l'acte sexuel et à ne plus le cadrer sur l'érection masculine, mais à ouvrir leurs horizons à plus de manières de « sexer ».

LES AMOURS DE JEUNESSE : ENTRE FATALITÉ, COMPROMIS ET DURABILITÉ

LES AMOURS DE JEUNESSE : ENTRE FATALITÉ, COMPROMIS ET DURABILITÉ

Ah... Les premiers amours. Ceux que l'on idéalise, dont on rêve étant enfant, expression la plus pure du romantisme, ceux sur lesquels on fantasme en regardant des films à l'eau de rose. Au-delà d'être l'occasion d'explorer ses sentiments, les premières relations sont aussi une opportunité, pour ceux qui en ont envie, de découvrir leur sexualité à deux dans un climat de confiance.

Les premiers amours sont intenses, fusionnels pour beaucoup d'entre nous, car ce sont de nouvelles sensations que l'on découvre : les papillons dans le ventre, les étoiles dans les yeux, l'envie de partager son temps avec quelqu'un d'autre... Ce sont les amours qui resteront gravés dans nos têtes pour un bon bout de temps, et auxquels on pensera en souriant (avouez qu'en lisant cela vous avez repensé à vos premiers amours en souriant, allez, admettez-le).


Les premiers amours à la découverte du plaisir

D'après ce que l'on a pu discuter entre amis, les premières relations représentent, pour les filles, un moyen de découvrir son plaisir. Mes amies m'ont confié que souvent, cette première expérience était opportune, car la communication permettait de construire des relations sexuelles plus saines. Il est alors plus facile de chercher à atteindre un objectif à deux. Malheureusement, outre les grands espoirs que l'on peut placer dans la première histoire d'amour, la première longue relation est aussi le moment où l'on fait face à ses premières déceptions. Il s'avère que communiquer avec une autre personne n'est pas toujours inné. C'est même carrément un challenge pour beaucoup des personnes avec qui j'ai pu parler. La pudeur ou même la peur de se dévoiler, de faire fuir l'autre est une barrière à la construction d'une relation de couple solide et durable. Je crois que le fait de communiquer avec son partenaire est associé au fait de se dévoiler, de dévoiler ses faiblesses à quelqu'un d'autre. Pour autant, ce sont ces premiers amours qui donneront le ton et les fondations de la vie amoureuse de jeunes adultes.


La première relation à l'épreuve du temps et les premiers compromis

Un autre gros bémol de la première relation longue est qu'elle résiste difficilement à l'épreuve du temps. En effet, l'adolescence est le berceau de changements physiques, mais aussi situationnels. Vers les 17 ans se finissent quelques 7 années de secondaire qui s'en vont vers de nouveaux horizons. Il nous semble révolu ce temps où les gens naissent et vivent dans la même ville toute leur vie. En 2021, les étudiants sont appelés à bouger et cela met leur couple à l'épreuve. La distance, l'émancipation de l'autorité des parents et la rencontre de nouvelles personnes sont clairement une mise à l'épreuve du couple, pour ce que j'ai pu entendre. Certains changent de ville, voire de pays, de cercle d'amis et d'habitudes ce qui fait que l'émancipation du nid familial des deux personnes ne se fait pas toujours dans le même sens. Et j'ai l'impression qu'en sachant cela, il existe une forme de fatalité dans nos espoirs de durabilité. Beaucoup de mes amis m'ont dit qu'ils savaient qu'ils ne passeraient certainement pas leurs vies ensemble dès le début. Pour autant, cette prédiction les a amenés à faire des compromis sur le temps passé ensemble afin de profiter à deux le plus longtemps possible.

LA JEUNESSE FACE À L'ACTE SEXUEL DÉCOMPLEXÉ

LA JEUNESSE FACE À L'ACTE SEXUEL DÉCOMPLEXÉ

Une fois que l'on a déjà eu quelques occasions de découvrir sa sexualité, il nous a semblé, mon entourage et moi, que venait un temps où l'on avait envie d'enrichir sa vie sexuelle. Et encore une fois, les raisons sont variées : parce que l'on n'a eu qu'un seul partenaire, parce que l'on s'est trop installé dans une routine avec nos premières relations, parce que l'on a l'impression d'avoir fait le tour de la sexualité « conventionnelle ». Cela fait appel à ce que j'essayais de vous dire plus haut : "Il n'existe pas qu'une première fois !"

Il y a quelques temps chez YESforLOV, nous vous parlions de sexy fooding, de slow sex, de BDSM et bien d'autres choses encore. Tout cela dans le but d'alimenter vos plus grandes folies : que vous soyez célibataire et que vous profitiez pour augmenter un maximum votre bodycount, que vous soyez en couple et que vous découvriez chaque recoin de votre partenaire, ou que vous vous trouviez dans toute autre situation sentimentale et sexuelle, toutes les méthodes sont bonnes pour explorer votre plaisir.

La libido subit aussi des changements par rapport à l'adolescence, car elle n’est plus forcément aussi forte qu’avant. C’est pourquoi il devient primordial de trouver des moyens de pimenter vos rapports pour prolonger le plaisir et l'envie entre vous et vos partenaires.

Certains décident plus ou moins tôt de tenter d’autres schémas que la monogamie, d’autres s’initient à de nouvelles pratiques de couple (jeux de rôles, fétichisme, sexualité virtuelle …). Mais rappelez-vous qu’avant de vous aventurer dans de nouvelles lubies, vous devez communiquer avec votre/vos partenaire(s) et respecter les envies de chacun.

La suite est remplie de pressions sociales : la construction d'une famille, l'achat d'une maison, l'acquisition d'un premier CDI et le mariage sont souvent signe de mesure de la réussite (même Emma Watson en a parlé dans une interview). Toutefois, je pense que ce mythe perd de plus en plus d'influence. L'institution du couple, de la famille et du mariage a cruellement perdu de l'importance auprès des jeunes, car l'augmentation du nombre de divorces a tendance à nous faire perdre espoir en l'amour... Et vous, qu’en pensez-vous ?

Dans cet article, nous avons abordé beaucoup de points très brièvement. Mais il nous semble que cela est représentatif de la sexualité des jeunes aujourd'hui. La libération des corps et la prise en compte du plaisir de chacun semblent prendre de plus en plus de place. La sexualité se déconstruit pour se reconstruire sur une base beaucoup plus compréhensive et diverse. La communication vient jouer un rôle capital dans la modification de la vie intime des jeunes. Les aspirations pour plus de libertés et moins de jugements sur la manière de gérer sa vie personnelle se font de plus en plus entendre, notamment sur les réseaux sociaux. L'acceptation qu'une femme ne veuille pas d'enfant, qu'un homme hétéro puisse aime le plaisir anal nous permet de progresser vers une société plus tolérante prenant davantage en compte les désirs de chacun. Les possibilités d’évolutions ne s'inscrivent plus dans un seul schéma strict, ce qui est extrêmement positif à nos yeux. Néanmoins, la sortie d’un cadre induit une incertitude plus grande quant à l’avenir. Cela nous appelle alors à nous réinventer nous-mêmes avec pour seule base, nos désirs.