RÉCIT ÉROTIQUE : UNE ST VALENTIN PAS COMME LES AUTRES

Je sors de la salle de bains, ne portant que mon kimono en soie, quand tu m’arrêtes d’un geste et d’une phrase :

- « Tu veux jouer ? »

Pourtant, tu as réservé une table dans un restaurant très réputé, et si nous sommes en retard, notre table ne restera pas libre très longtemps… Alors quand tu me demandes si je veux jouer, je crains que nous ne soyons terriblement en retard ensuite…

- « Tu ne m’as pas répondu », insiste-tu en m’embrassant dans le cou.

- « Tu sais que ce ne sera pas non… mais c’est juste que tu as quand même réservé depuis 6 mois pour être sûr d’avoir cette table… ». Je te réponds en me laissant aller à tes baisers.

- « Ne t’inquiète pas… Je ne pensais qu’à un jeu préliminaire »

Connaissant ton imagination, je ne peux qu’être intriguée et excitée en même temps. Je te vois sortir un bandeau de soie noire, promesse d’instant coquin. Je me laisse faire, parce que j’adore quand tu prends les commandes.

Une fois les yeux bandés, je sens que tu me retires doucement mon kimono, la soie caressant ma peau. Je suis debout, nue, au milieu de la chambre, et je t’entends prendre quelque chose dans la commode.

Tu reviens vers moi, et tu me prends la main. Tu y déposes un baiser, et je sens une autre caresse que je n’arrive pas à identifier… C’est fin comme un pinceau, ou un feutre, et ça laisse une trace légèrement humide.

Tu embrasses d’autres parties de mon corps, tour à tour, pour ensuite y laisser cette même trace humide… Mes bras, mon cou, la naissance de mes seins… Je me laisse aller, pourtant perplexe. Je ne comprends vraiment pas ce que tu es en train de faire… Mais cette alternance de baisers et de ces traces humides sont d’une douceur et d’une sensualité folle.

Au bout d’un moment que je n’identifie pas du tout, tu me glisses à l’oreille en retirant mon bandeau :

-  « Attends quelques instants, et tu pourras t’habiller” »

Mon premier réflexe quand je recouvre la vue, c’est de regarder mes mains et mes bras. Rien. Mes cuisses, rien non plus. Je lève vers toi un regard perplexe, mais seul ton sourire me répond, et ta façon très taquine de me dire : 

- «  Là, on va finir par être en retard… »

Je m’habille rapidement et nous sommes dans la voiture. Tu as toujours ce petit sourire. Tu t’amuses follement, on dirait. Le restaurant est décoré avec élégance, et le maître d'hôtel nous mène à notre table.

Un des garçons nous apporte du champagne. Il semblerait que tu ais vraiment tout organisé de A à Z.

Nous portons un toast et nous parlons de choses et d’autres, quand tu te penches pour me dire d’un air énigmatique :

- «  Tu n’irais pas te rafraîchir un peu avant le premier plat ? »

- «  Euh… Oui… Sans doute… Pourquoi ? »

- « Parce que tu pourrais en profiter pour prendre ceci avec toi… »

Et tu me tends une petite chose d’une dizaine de centimètres à peine, cylindrique, blanche, assez élégante, avec un petit ruban noir attaché à un petit anneau, et un bouton poussoir sur le côté… Avec écrit en lettres dorées et noires “Lumière noire YESforLOV”...

- « Continuons notre petit jeu de tout à l’heure, si tu veux bien… Tu te souviens des endroits où je t’ai embrassé tout à l’heure ? Et de la trace humide ensuite ? J’y ai écrit un message à chaque fois. Là, je te propose de découvrir le premier… »

Je suis sans voix… J’ai hâte de découvrir ton premier message…

- « Je regarde où je veux ? »

- « Oui, même si je te conseille de refaire la progression… J’ai commandé le menu gastronomique… Avant chaque plat, tu découvriras un message… Tu me promets de n’en regarder qu’un à la fois ? » 

- «  Bien sûr ! Ce ne serait pas drôle, sinon !” »

Je referme ma main sur cette petite lampe, et je file aux toilettes. Bien sûr que je ne vais pas tout regarder de suite… C’est bien trop excitant ces messages dont la teneur… Je ne pense même pas à aller m’enfermer dans une des cabines, je regarde de suite le message sur ma main.

Apparaît dans la petite lumière bleue un cœur avec “Merci d’accepter mes jeux”... Cela me fait sourire… Même si je m’attendais à quelque chose de plus… Intime…

Je retourne à ma place, répondant à ton sourire, et nous reprenons notre conversation en dégustant le premier plat.

Le serveur nous débarrasse, je me lève de suite et t’embrasse au passage. J’ai hâte d’aller découvrir le second message… étant resté sur ma faim avec le premier...

Petite lumière bleue sur mon avant bras. “Tu es une femme extraordinaire”... Je souris encore. Mais que tu es resté sage…

A mon retour à notre table, je vois que cela t’amuse follement…

Troisième plat, troisième message, sur mon bras “Imagine ma bouche remontant doucement ici”. Un frisson me parcourt… Et je retourne à ma place un peu plus troublée… Surtout que ton regard se fait plus ardent, car tu sais que je respecte la progression…

Quatrième plat, quatrième message… Dans mon cou, à la naissance de mon épaule, je déchiffre à l’envers dans le miroir “Mes dents croquent doucement ici…”. Je frissonne de plaisir rien qu’à cette évocation…

Le repas prend une tournure plus coquine… Et ce n’est pas pour me déplaire…

Cinquième plat… Sur le haut de mon sein tu as écrit “Là, c’est ma langue qui se glisse jusqu’à la pointe de ton sein”... Mon souffle s'accélère… Je sens que mes seins se tendent… Les excellents vins qui accompagnent notre repas m’échauffant un peu les sens…

Sixième plat… Ma cuisse… “Ma main meurt d’envie de se glisser sur l’intérieur de cette cuisse jusqu’à ton intimité”...

Je me prends à avoir hâte que le repas se termine… Et quand je te retrouve, je sens que toi aussi, tu te prends au jeu… tu poses ta main sur mon genou sous la table et me demande :

- « Ça te plaît ? » 

Je plante mon regard dans le tien pour te répondre 

- « Tout me plaît… Toujours… »

Notre conversation se fait de plus en plus tendre, sensuelle… Je sais que tu as envie de moi comme moi j’ai envie de toi… Le fait que je porte sur le corps ces messages érotiques à la vue de tous, mais que nous sommes les seuls à le savoir est un délice excitant au plus haut point…

Le dessert… Il ne reste plus que mon ventre…

- «  Est-ce que tu veux découvrir le dernier message, où tu préfère attendre ? » 

- « J’ai hâte d’attendre d’être seule avec toi… »

Ma voix est presque rauque, et nous finissons rapidement notre dessert. Nous déclinons l’offre de café, sortons et la voiture file vers chez toi… A peine la porte passée, nous nous déshabillons mutuellement tout en nous embrassant, progressant vers la chambre, éparpillant nos vêtements respectifs au passage…

Tu me soulèves et me bascules sur le lit. Tu es au dessus de moi. Tu as récupéré la petite lampe. 

- « Tu veux savoir le dernier message ? »

Je me redresse pour lire les lettres bleutées. C’est assez fastidieux, car écrit à l’envers. Mais je déchiffre “Te prendre… C’est unir nos corps comme nos esprits… Je t’aime”

C'est la plus belle déclaration que l'on ne m'ait jamais faite. La nuit ne fait que commencer…